Alors que les jeux Olympiques et Paralympiques 2024 se terminent, les petites entreprises reviennent à la réalité. Entre une conjoncture défavorable, des retards de paiements, un marché difficile et des dettes qui s’accumulent, même les plus robustes des PME peinent à garder le rythme.

Personne marchant sur un fil suspendu entre deux immeubles

La montée en puissance des défaillances

Sur les 12 derniers mois, plus de 63 000 défaillances d’entreprises (63 095 selon la Banque de France) ont été décomptés. Il s’agit d’une augmentation de 25% par rapport aux 50 400 de 2023. Un taux particulièrement inquiétant pour l’économie française, d’autant qu’il ne fait qu’augmenter et ce depuis de nombreuses années.

Tous les types d’entreprises sont touchés, celles qui trouvent un bon marché se voient barrer la voie par un manque de fonds propres. Elles entrent en procédure de sauvegarde alors même qu’elles peinent à régler leurs factures. Pendant ce temps, d’autres se voient contraintes de faire appel à des sous-traitants à la qualité de travail fluctuante et déposent le bilan suite au manque de satisfaction client entrainant une hausse incontrôlable d’impayés.

À l’heure où le nouveau gouvernement se construit, ce nombre de défaillance grandissant devrait attirer l’attention et inciter l’ensemble des entreprises à renforcer leurs processus de gestion du risque client !

Impact et conséquences sur les entreprises

Les milieux les plus touchés sont évidemment ceux des plus petites entreprises. Aujourd’hui, ce sont plus de 61 000 microentreprises et TPE qui sont en défaillance. Du côté des entreprises entre 11 et 50 salariés ce sont 36% de défaillances supplémentaires. Pour celles entre 51 et 200 salariés ce sera 34%.

Une augmentation significative qui rappelle les chiffres de 2016 et ne manque pas d’avoir des conséquences importantes !

Des PME bien connues par les locaux mettent la clé sous la porte. On nommera AIM dans le 35 (Ille-et-Vilaine) et Mischler dans le 70 (Haute-Saône). Une situation déjà inquiétante amplifiée par l’absence de repreneurs et l’augmentation des cas de défaillance.

Entre tensions structurelles et financières

Homme d'affaires caucasien se penchant sur le bureau et regardant des diagrammes avec une expression sérieuse

Le Covid et son effet de rattrapage sont désormais bien loin sur l’échelle temporelle de l’économie. La situation actuelle ne peut plus être attribuée à l’un de ces deux points. En revanche, elle met en évidence des problèmes structurels apparus après la crise sanitaire. Ce sont bien ces derniers qui provoquent en partie une telle augmentation.

L’effet boule de neige est également là ! Lorsque les impayés de clients et difficultés de trésorerie s’accumulent pour une PME, elle risque d’entraîner dans sa chute plusieurs autres entreprises liées au même client principe appelé « effet domino ». Ainsi, des PME ayant réussi par le passé à surmonter les impayés de leurs clients peuvent aujourd’hui se retrouver face à des tensions financières qui ne cessent de croître.

Dans le Val-d’Oise, les avis sont mitigés. On y voit un tissu économique détérioré de façon notable, certaines entreprises de taille intermédiaire reportent même des difficultés ressenties. Pourtant le Comité d’expansion économique du Val-d’Oise commence tout juste à apercevoir les fragilités dans les entreprises logistiques. De leur côté, les PME de l’aéronautique ne sont absolument pas impactées, bien au contraire.

Il faudra donc bien noter que les défaillances ne présentent pas la même intensité dans tous les corps de métier !

Face au manque d'information et aux enjeux de communication

Un dirigeant d'entreprise penché sur son bureau regarde une feuille avec un air inquiet.

De nombreux dispositifs de soutien existent pour faire face à ce climat économique difficile, pourtant peu sont les dirigeants qui en ont connaissance. Parmi ces dispositifs, on retrouvera :

  • La renégociation des dettes fiscales
  • La sauvegarde accélérée
  • Les procédures de conciliation

Ces aides sont cependant évitées par une grande partie des dirigeants de PME, ces derniers abordent le sujet de manière personnelle et peuvent avoir du mal à les demander. En effet et malheureusement, bénéficier de telles aides peut parfois être stigmatisant et entraîner de lourdes conséquences sur un carnet de commandes déjà en difficulté.

Face à cette situation de plus en plus préoccupante, nous ne pouvons qu’attendre une réaction des autorités et amplifier la communication des dispositifs de soutien. L’objectif pour 2025 est désormais plus que clair : œuvrer pour ralentir, voire empêcher, l’aggravation de la crise économique.

Pour chaque entreprise, l’enjeu est d’appliquer et de renforcer pour mieux prévenir le risque d’impayés grâce à une évaluation permanente de la situation financière de ses clients. Pour cela elles vont devoir définir des limites de crédit et de les piloter en fonction de l’encours, et appliquer un recouvrement de créances digital, professionnel et efficace.

Date: 13-09-2024 - Auteur : Madi Jacobé
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