Cette garantie est très fréquemment utilisée dans le commerce domestique et international.
Par exemple, lorsqu’un groupe crée un établissement dans un nouveau pays pour réaliser une affaire ou pour développer son activité, cette nouvelle structure ne dispose pas au début de tous les éléments permettant de rassurer ses partenaires (banques, fournisseurs, clients…etc.) sur sa solvabilité (financement, états financiers publiés, historique, ancienneté).
Dans ce cas, une garantie du groupe permet de conforter tout ce monde et de débuter des relations commerciales avec des conditions avantageuses négociées au niveau « corporate ». Cela permet à la nouvelle filiale de bénéficier de la crédibilité du groupe auquel elle appartient plutôt que d’être considérée comme une nouvelle entreprise qui a tout à construire.
Quel formalisme pour la garantie maison mère ?
Élément clé de sa validité, le formalisme de la garantie maison mère doit être clair et irréprochable pour être considéré comme un engagement irrévocable par les tribunaux. Posez-vous la question : que se passera-t-il si les choses vont mal ? Est-ce que le document obtenu suffira à obtenir gain de cause ?Nombre d’entreprises cherchent à réduire leurs engagements à travers des clauses suspensives et / ou conditionnelles.
Il est donc primordial d’analyser en détail la PCG afin d’avoir une compréhension réaliste du niveau de couverture qu’elle procure.
Elle doit comporter au minimum :
- Une définition du périmètre de garantie. Quelle affaire est couverte au titre de la garantie par exemple.
- Un engagement irrévocable de payer, idéalement à première demande, les montants dus par l’obligataire si celui-ci fait défaut. Attention aux clauses restrictives et conditionnelles qui réduisent la qualité de la garantie. Par exemple, une clause stipulant que la garantie pourra jouer si le bénéficiaire apporte une décision de justice en sa faveur.
- Un montant maximum d’engagement. Il doit correspondre au risque maximum que vous allez supporter.
- Une date de début de validité (coming into force en anglais).
- Une durée de validité. Exigez une durée de validité qui couvre pleinement votre engagement.
- Les tribunaux compétents en cas de litige : assurez-vous qu’il ne s’agit pas de tribunaux d’un pays dans lequel vous n’êtes pas présent et / ou qui est passablement corrompu.
Le piège de la lettre de confort
Il est fréquent qu’une simple lettre de confort soit assimilée à une garantie maison mère. Ce n’est pas le cas ! La lettre de confort n’a aucune valeur juridique et n’apporte rien d’autre qu’un engagement moral. Il s’agit d’une lettre d’intention qui n’engage juridiquement en rien et dont le bénéficiaire ne pourra rien faire en cas de litige.Elle peut cependant être un plus dans la sécurisation de ses affaires si le Groupe est d’une réputation et d’une éthique irréprochable. Certains grands groupes cotés en bourse refusent d’accorder une garantie maison mère car il s’agit d’engagements hors bilan qui doivent être mentionnés dans les rapports annuels.
Quels risques pour le garant en cas de procédure collective de sa filiale ?
Si la filiale fait défaut et est placée en procédure de redressement judiciaire ou de sauvegarde, le gel du passif la protège de ses créanciers. Ce n’est pas le cas de la holding qui doit ensuite assumer son engagement. Le risque est donc de voir la holding se placer également en procédure collective si elle ne peut faire face à cet engagement.Cet exemple illustre que ce type de garantie n’annule pas le risque mais le transfère sur la maison mère. Il convient donc de s’assurer de la solvabilité de cette dernière et de sa capacité à assumer ce risque et ses engagements. Une PCG avec une holding qui serait en réalité une coquille vide n’apporte rien, si ce n’est un risque encore plus important.