Le rapport de la Banque de France publié en février 2025 met en lumière une tendance inquiétante : les défaillances d’entreprises poursuivent leur progression, avec une hausse de 14,8 % sur 12 mois glissants à fin janvier.
Si cette dynamique ralentit légèrement par rapport à décembre 2024, le volume de défaillances reste supérieur à la moyenne pré-COVID, illustrant un climat économique toujours sous tension. Pour les professionnels du Credit Management, cette évolution appelle à une vigilance accrue dans la gestion du risque client.
Une hausse alimentée par un effet de rattrapage
Sur les douze derniers mois, 65 844 défaillances d’entreprises ont été enregistrées à fin janvier 2025, soit une augmentation de 14,8 % par rapport à l’année précédente. Ce niveau reste supérieur à la moyenne observée entre 2010 et 2019 (autour de 59 000), mais demeure en deçà des pics atteints lors de certaines crises économiques antérieures.
Cette augmentation s'explique en grande partie par un effet de rattrapage après une période exceptionnellement basse de défaillances entre 2020 et 2021, due aux aides massives mises en place durant la pandémie (fonds de solidarité, PGE, chômage partiel, etc.).
Tous les secteurs impactés, mais à des degrés variés
Les défaillances progressent dans l’ensemble des grands secteurs, mais certains sont particulièrement exposés :
- Transports et entreposage : +30,0 %
- Immobilier : +24,8 %
- Activités financières et d’assurance : +22,5 %
- Commerce : +13,6 %
- Hébergement et restauration : +13,4 %
- Industrie manufacturière : +11,6 %
À l’inverse, la hausse est plus modérée dans les secteurs comme la construction (+8,3 %) ou les services aux entreprises (+8,0 %).
Quelles tailles d’entreprises sont les plus exposées ?
Les chiffres montrent également que les TPE et PME continuent d’être les plus vulnérables, tandis que les défaillances de grandes entreprises et d’ETI restent relativement stables.
• Microentreprises et entreprises de taille inconnue : 60 355 défaillances (+16,3 %)
• Très petites entreprises (TPE) : 3 319 défaillances (+19,9 %)
• Petites entreprises (PE) : 1 520 défaillances (+24,8 %)
• Moyennes entreprises (ME) : 505 défaillances (+34 %)
• ETI et grandes entreprises : chiffres stables, mais à des niveaux encore supérieurs à la période pré-COVID.
Cette tendance souligne l’importance d’un accompagnement précoce des petites structures confrontées à des difficultés de trésorerie, de rentabilité ou d’accès au financement.
Un tissu entrepreneurial encore dynamique
En parallèle de cette hausse des défaillances, la création d’entreprises reste soutenue. Selon l’INSEE, 1,11 million d’entreprises ont été créées en France sur 12 mois glissants à fin janvier 2025, soit une hausse de 4 % sur un an.
Ce dynamisme témoigne d’une vitalité entrepreneuriale persistante, mais ne doit pas faire oublier la vulnérabilité des jeunes entreprises, souvent plus exposées aux difficultés dans leurs premières années d’activité.
Conclusion : le Credit Management, plus que jamais au cœur de la stratégie financière
Dans un contexte économique marqué par une hausse durable des défaillances et une incertitude persistante, les entreprises doivent plus que jamais renforcer leur gestion du risque client. Pour les directions financières et les équipes de Credit Management, il ne s’agit plus uniquement de suivre les indicateurs, mais d’agir avec anticipation.
Cela passe par trois leviers majeurs :
Une maîtrise rigoureuse du poste client,
Une prévention active des impayés
Une gestion fine de la trésorerie.
Face à l’augmentation des défauts de paiement et des risques d’insolvabilité, la capacité à consolider les process de recouvrement, à détecter les signaux faibles, et à structurer une stratégie de relance efficace devient essentielle.
Dans un contexte de défaillances en hausse, s’appuyer sur des solutions digitales de Credit Management devient indispensable pour anticiper les risques, sécuriser les encaissements et piloter efficacement le poste client.